CSS Menu Css3Menu.com

 
  L E   P A R C O U R S  
 

  LA 14° CAN DE L'ALGERIE


En cette fin d’année 2009, tapage et bricolage ont fait bon ménage…Depuis plus d’une année Saadane lorgnait du côté du milieu de terrain du Racing Santander Medhi LACEN. Né en France d’un père algérien, Lacen, pour des raisons diverses et souvent peu convaincantes, se faisait  néanmoins « tirer l’oreille ». Une nouvelle tentative fut faite qui consista à lui octroyer un passeport algérien et à le convoquer pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations en Angola. Sa venue et son incorporation à la sélection apparaissaient tout à fait évidentes aussi bien pour le Président de la Fédération algérienne, d’ordinaire pourtant prudent, qui citera le nom de Lacen parmi les nouveaux arrivants, que pour tous les titres de la presse généraliste ou spécialisée. C’était là le tapage !


Cependant dans la liste des joueurs, publiée sur le site de la FAF, 28 noms ( 23 titulaires et 5 réservistes) sont mentionnés .Mais surprise, point de Medhi Lacen ! En revanche parmi les 5 réservistes figure  Karim Benyamina, joueur de l’Union de Berlin (Bundesliga 2), quasiment inconnu de tous…Deux heures plus tard le site de la FAF diffuse une nouvelle liste dans laquelle ne figure plus Benyamina…Encore quelques heures, tard le soir, nouvelle mouture de la liste limitée aux 23 d’origine !  Ce bricolage, un vrai cafouillage ! Les responsables sont un instant embarrassés par cette confusion, avant d’annoncer que Lacen avait été bel et bien contacté, qu’il avait donné son accord pour sa convocation, qu’il avait reçu un passeport algérien, mais qu’il regrettait de ne pouvoir répondre favorablement à la convocation en équipe nationale pour la Coupe d’Afrique des nations, en raison de l’accouchement très prochain de son épouse. L’intéressé confirme et ajoute que sa femme l’a pourtant encouragé à rejoindre la sélection algérienne et que d’autre part  il n’a subi aucune pression négative de la part des dirigeants de son club de Santander.


Le jour du départ d’Alger pour le sud de la France où Saadane avait choisi de  préparer la CAN, celui-ci livre à la presse une déclaration très surprenante, amplement diffusée par les média et qui relève du défaitisme le plus élémentaire : " Nous sommes fatigués...la CAN arrive à un très mauvais moment...tout de suite après des matches éliminatore éprouvants...s'il ne tenait qu'à moi, on ne devrait pas participer." Ce qui lui vaut des réponses cinglantes de la part de certains commentateurs qui n’hésitent pas à lui demander : ""De qui avez-vous peur"?


Le stage va débuter au Castelet alors que même le sud de la France est la proie du froid intense qui a saisi et surpris l’Europe en cette fin de mois de décembre 2009. Les joueurs regagnent les lieux au compte-gouttes. Bougherra, Belhadj, Yebda et Bouazza qui jouent en Ecosse et en Angleterre sont autorisés à rester dans leur club respectif jusqu’à fin décembre. Anther Yahia et Mourad Meghni sont toujours blessés : ils n’ont plus couru ni joué depuis mi-Novembre. De plus le stage est suspendu, pendant 48 heures afin de permettre aux joueurs d’aller passer la fête de fin d’année en famille… La reprise eut lieu le 2 Janvier et devait durer jusqu’au 6, le départ pour l’Angola étant fixé au 7 Janvier. Soit 4 jours de préparation avec l’ensemble du groupe des 23, les blessés exceptés. C’est l’idéal !!

                                                                       
Durant le séjour en France, des voix se font entendre, se demandant pourquoi préparer en Europe une compétition qui aura lieu en Afrique, dans des conditions climatiques très différentes. Saadane se défend en affirmant qu’il est impossible de se préparer avec 2 séances quotidiennes dans un climat chaud, semblable à celui de l’Angola et que ses poulains disposeront de  3 jours sur place pour s’acclimater…Il ajoute que l’Angola est allée se préparer pendant près d’un mois au Portugal…


Pour pimenter  la chose, des querelles internes vont se faire jour concernant les primes, le droit à l’image des joueurs et leurs contrats publicitaires personnels…autant d’éléments suffisants pour amener le Président de la Fédération à avancer son voyage en vue d’aller remettre de l’ordre dans la maison des Verts et Blancs.


Au lendemain de l’arrivée de la sélection en Angola à bord d’un avion spécial, le gardien de but Lounés Gaouaoui est victime d’une crise d’appendicite aigüe qui l’écarte définitivement du groupe. Et le même jour le monde entier apprend, stupéfait, l’attaque armée contre le bus des joueurs du Togo par des rebelles, au moment de son entrée dans la province angolaise du Cabinda enclavée entre les deux Congos. L’embuscade causera la mort de 2 personnes  et fera plusieurs blessés au sein de la délégation togolaise.


Ousserir, un des  5  réservistes, est appelé pour suppléer la défection de Gaouaoui et le Togo se retire de la compétition. Le groupe B  se trouve ainsi réduit à 3 équipes.


La CAN va s’ouvrir par un match spectaculaire et plein de rebondissements entre le pays hôte l’Angola et le Mali. A la mi-temps les locaux mènent à la marque (2-0 ) et portent le score à (4-0) dès l’entame de la seconde période.  A la surprise générale les stars maliennes sont totalement absentes. Elles vont néanmoins  se réveiller de manière spectaculaire 12 minutes avant la fin du match, pour revenir au score et arracher le  match nul  (4-4). Les sélectionnés algériens viennent de voir deux de leurs futurs adversaires. Ils savent donc à quoi s’en tenir…Et c’est en toute confiance qu’ils se préparent à leur match du lendemain face au Malawi.


Saadane présente une équipe avec son système favori de 3 défenseurs, 5 milieux et  2 attaquants Ghezzal et Saïfi, ce dernier avait pourtant souffert d’une angine durant le stage en France. Mais Djebbour n’ayant pas été retenu pour la CAN, car il ne joue plus dans son club, Saadane n’avait guère de solution de rechange. Après un début encourageant : très beau tir de Ghezzal dès la 4° minute bien arrêté par le gardien , c’est  Matmour à la suite d’un rapide une-deux avec Saïfi qui à son tour va mettre le gardien adverse à contribution. Le Malawi répond par une tête plongeante qui frôle le poteau gauche de Chaouchi, titulaire en raison de la maladie de Gaouaoui.


On peut dire qu’à partir de cet instant les malawites ont pris la mesure des nôtres et s’assurent de la direction des opérations par un jeu simple, rapide et dépouillé qui va leur permettre d’inscrire 2 buts, les deux à la suite de grossières erreurs de placement des défenseurs algériens. Sur le premier, Bougherra traîne au moins 3 mètres derrière ses coéquipiers Halliche et Zaoui (remplaçant de Yahia) ; il remet ainsi en jeu deux attaquants adverses qui reçoivent un ballon en position tout à  fait correcte. Chaouchi tarde à sortir et quand il se décide il intervient au pied au lieu des mains. Le ballon ricoche sur l’un des adversaires ce qui permet au second de récupérer la balle et de marquer dans les buts vides.


 Sur le second but, le joueur du Malawi  va, sur un centre venu de la gauche, devancer Halliche et Zaoui pour catapulter de la tête le ballon dans les filets de Chaouchi qui, cette fois-ci, n’en pouvait mais. Et les Algériens me direz-vous ? De véritables ombres sur le terrain. Dès la reprise le Malawi va ajouter un 3° but à la suite d’une sortie hasardeuse de Chaouchi. Le même Chaouchi, quelques minutes plus tard ne peut arrêter un violent tir adverse, sauf à le renvoyer sur la tête d’un autre attaquant qui a failli ajouter le 4° but.


Les remplacements de Matmour, Saïfi et Ghezzal par Bezzaz, le nouveau venu ZIAYA et Bouazza n’apportent rien. Le Malawi va remporter (3-0) une victoire ô combien méritée. Pour les Algériens c’est une vraie déconfiture.


Me reviennent alors immanquablement à l’esprit deux déconvenues semblables lors du premier match de la CAN et sur le même  score de (0-3) et tous deux face à la Côte d’Ivoire. C’était en 1968 et en 1992. Pourtant en 1968, notre sélection dirigée par Lucien Leduc avait franchi la phase des éliminatoires, sans faille, ni accroc, gagnant ses 4 matches. Elle était en confiance avant d’aller en Ethiopie. En 1992, l’Algérie se rendait au Sénégal pour défendre son titre de champion acquis en 1990 à Alger. D’autres similitudes existaient toutefois : dans les deux cas des querelles internes avaient miné le groupe avant le début de la compétition.


Pour Saadane néanmoins,  les raisons de la contreperformance étaient simplement  la chaleur et le fort taux d’humidité en cette heure, 14 h 45, inhabituelle,  imposée aux 2 équipes par les organisateurs. Il promettait que lors de la prochaine rencontre fixée à 17 heures chacun pourra apprécier une prestation toute différente de son équipe. Beaucoup le croiront sur parole. D’autres n’accepteront pas de tels arguments. Le fait est que, depuis le tirage au sort du 20 Novembre, chacun connaissait cet horaire et les responsables auraient dû agir en conséquence.


Les événements vont donner raison à Saadane. Face au Mali, constellé d’étoiles activant dans les meilleurs clubs européens (Real, Barcelone, Juventus et  Séville), le 3-5-2  si cher au coach algérien, va laisser place à un 4-2-3-1 ou plutôt un 4-5-1 avec Laïfaoui au poste de véritable latéral droit. Un poste qui n’est pas le sien, mais il s’en sortira sans dommage. Bezzaz, lui, réapparait comme titulaire en attaque, sur la gauche du terrain. Il réalisera un bon match avant de sortir, grièvement blessé par Sissoko.

Contre le Mali, la faillite généralisée et la fébrilité défensive ont disparu. On aura noté une solidité collective et on a vu une sélection algérienne rigoureuse et opportuniste. Elle fut présente dans tous les compartiments du jeu et s’est procurée la plupart des occasions : 2  au cours de chaque période. Ce fut certes un match sans panache mais bien conduit par des joueurs apparaissant sérieux et appliqués et qui avaient surtout besoin de se rassurer et de se relancer dans la course à la qualification. Ils devaient enfin prouver que le Malawi  n’était rien d’autre qu’un « accident ». Ils se sont contentés d’une courte victoire (1-0), un but  inscrit de la tête par Halliche, à la suite d’un coup franc de Ziani.


Le départ précipité de Lemmouchia, « pour des raisons familiales », en réalité mécontent de ne pas être titulaire, n’avait eu aucun effet négatif sur le groupe.


De leur côté les Maliens, et à l’exception des 5 premières minutes, n’ont jamais semblé trouver la solution pour contrer les Algériens, ni pour franchir leur muraille défensive. Ils n’ont en tout cas pas pu, ni su rééditer les 12 dernières minutes spectaculaires de leur match face à l’Angola. Dans l’autre rencontre du groupe, l’Angola prit facilement le dessus (2-0) sur le Malawi.


Au classement provisoire, et après  2 rencontres pour chacun, c’est l’Angola qui mène avec 4 points devançant le Malawi et l’Algérie à égalité  avec 3 points,  le Mali fermant la marche avec 1 point seulement. Il fallait dès lors consulter le règlement de la CAF pour une telle compétition. Celui-ci  stipulait qu’en cas d’égalité  de points entre 2 ou plusieurs équipes c’est le résultat du match entre ses équipes qui prime. Le calcul des buts marqués et encaissés n’intervenant qu’en second lieu.


Ceci signifiait que l’Algérie  pouvait se contenter d’un match nul face à l’Angola à condition que le Mali batte le Malawi. Et c’est justement ce cas de figure qui va se produire. Pour ces 2 matches disputés à la même heure, dans des villes et stades différents, les bonnes nouvelles vont tout de suite arriver. En effet après quelques minutes de jeu, on apprend que le Mali mène 2-0 face au Malawi. Sur le terrain, algériens et angolais n’en savent encore rien. Saadane avait choisi de respecter l’axiome «  on ne change pas une équipe qui gagne » sauf cas de force majeure ; celle-ci étant le forfait de Bezzaz blessé, remplacé, poste pour poste par Bouazza.


Dès la 7° minute Belhadj « se mélange les pinceaux » à vouloir dribbler ; il se fait subtiliser la balle mais se rattrape en bloquant le centre de l’ailier angolais. Dix minutes plus tard un centre du latéral droit angolais lobe Chaouchi et sort après avoir frôlé la transversale. A la 22° minute Belhadj exécute de la droite un coup franc que Yebda tente de reprendre de façon acrobatique ; le ballon échoit néanmoins dans les pieds de Bougherra qui ne peut battre le gardien Carlos, à deux mètres des buts adverses. Ensuite, lancé par Yebda, Ghezzal tente le lob sur Carlos, sorti à sa rencontre à la limite des 16 mètres. Mais le ballon termine sa course sur le côté. L’action angolaise la plus dangereuse se situe à la 43° minute quand Chaouchi est obligé de renvoyer du pied un tir de Djalma. Laïfaoui finit par écarter le danger.

                                                                      
Tout de suite après la reprise, et alors que les joueurs savent ce qui se passe entre Mali et Malawi, sur une action menée rondement par Belhadj, Ziani et Ghezzal, Bouazza est bien lancé sur la gauche. Son centre est réussi, malheureusement Matmour qui arrive à la rescousse, est trop « court » et en plus il est pris en sandwich par 2 défenseurs angolais. Il ne peut conclure favorablement cette occasion très nette d’ouvrir le score. Un peu plus tard, Bougherra monte très loin, balle au pied et sert Bouazza bien placé dans l’axe. Ce dernier, grâce à un beau coup de rein se montre plus prompt que Kali ; il  entre dans la surface et tente un extérieur du pied qui passe de peu à côté de la lucarne de Carlos. Un tir qui aurait dû être exécuté du pied droit, malheureusement Bouazza est un gaucher impénitent. En tout cas en 2 occasions, il venait de sortir de l’anonymat dans lequel il avait été plongé durant la première période. Et ce but, s’il  avait été réussi, aurait été un vrai bijou.


Deux occasions qui signifiaient  deux chaudes alertes pour des Angolais, très satisfaits du résultat nul (0-0) et qui se mirent à craindre le pire, à savoir une défaite face à l’Algérie. La conséquence fut que pendant les 20 minutes restantes, ils ne vont plus s’aventurer dans des offensives qui risquaient d’être suicidaires. Ils se contenteront donc de faire circuler la balle, de laisser tourner le chronomètre. Le match était pratiquement terminé avant l’heure. Une façon d’agir qui arrangeait leurs adversaires algériens, lesquels acceptent de facto une telle stratégie, périlleuse en soi, car le  Mali ne menait plus que par 2-1 face au Malawi. Un troisième but malien viendra finalement délivrer  et qualifier algériens et angolais pour les quarts de finale.
Quel bilan faire de ce premier tour ? L’objectif essentiel était de se qualifier. Cela est acquis.

Les puristes, les amoureux du beau jeu regretteront que la manière a été totalement absente. Un seul but inscrit en 3 rencontres. Mieux (ou pire) que l’Italie de Papa  (2 buts en 1982 et autant en 1994) ! Un temps d’adaptation insuffisant ( 3 jours ) aux conditions climatiques locales, consécutives à un manque de prévision, sont à mon avis l’explication de la lourde et inattendue défaite devant le Malawi.  Il est juste de dire aussi qu’après le naufrage du premier match, les suivants se transformaient en test-couperet : passer ou mourir. Une circonstance qui ne plaidait pas en faveur de  la beauté du spectacle. Saadane a lui-même reconnu publiquement le manque d’efficacité offensive de ses joueurs. Mais il n’a pas dit comment il allait y remédier en pleine compétition.

Car il est sûr que les joueurs apparaissent comme ayant peur de s’éloigner de leur base défensive. Ils ne pensent pas à combler les grands espaces qui séparent les différentes lignes. Bougherra, notamment, a tendance à rester derrière, à jouer en libero toujours soucieux de préserver sa surface. Cette attitude doit être corrigée car elle nous a coûté un but à Blida face à l’Egypte et un autre face au Malawi. Les milieux de terrain récupérateurs semblent obnubilés par leur travail défensif. Ils ne prennent aucune initiative pour tenter de relancer la machine. Ils ne cherchent nullement à créer le surnombre en attaque. Le plus souvent leurs passes  sont latérales, quand elles ne vont pas directement derrière. Dans ce schéma adopté, Ghezzal est  isolé, perdu au milieu des défenseurs adverses. Quelles que soient ses qualités, son courage et sa forme physique, il ne peut pas lutter seul. Il bénéficie rarement de l’appui de ses camarades (milieux  à vocation pourtant offensive) trop éloignés de lui. Et il ne peut concrétiser puisqu’il ne reçoit pas de centre à même d’être exploité utilement.


La délégation du Mali a présenté à la CAF une protestation officielle au sujet du match entre l’Angola et l’Algérie, dénonçant leur attitude non combative et demandant des sanctions disciplinaires. La requête a été rejetée.

Le premier tour achevé, place aux  quarts de finale. Les groupes A et B débouchaient  sur des oppositions entre la Côte d’Ivoire(favorite) et l’Algérie à Cabinda, cependant que l’Angola restait à Luanda pour y accueillir le Ghana. Mais le groupe  D  a fourni l’occasion d’un cafouillage évident. A l’issue des résultats des 2 derniers matches, 3 équipes (Cameroun, Gabon et Zambie) se voyaient qualifiées. Oui. Mais quelles seraient les deux élues ? Qui était premier ? Qui était second ? Le verdict de la CAF surprit tout ce beau monde en annonçant que le Gabon était éliminé, Zambie  puis Cameroun étant les heureux élus. Il en résulta que l’Egypte allait recevoir le Cameroun (répétition de la finale 2008) et la Zambie le Nigeria (répétition de la finale de 1994). Après des débuts hésitants ou même catastrophiques (Algérie), les 5 mondialistes répondaient présents et faisaient donc partie des 8 meilleurs.


Les supputations d’avant match sont toujours là. L’Algérie est obligée de se déplacer pour aller jouer la Côte d’Ivoire sur un terrain de Cabinda où cette dernière a déjà joué 2 fois. Oui, mais en raison du forfait du Togo, les ivoiriens n’ont plus joué depuis 9 jours. Ils restent toutefois  les favoris de l’épreuve. Sous quel visage l’Algérie va-t-elle apparaître ?


Du côté algérien, Bezzaz  blessé face au Mali a regagné Strasbourg pour se faire examiner et soigner son genou. Il serait out pour le reste de la saison. Saïfi, à cause de ses adducteurs, n’est plus disponible pour la suite de la compétition. Le jour du match, l’arrière latéral Laïfaoui qui avait fait deux bons matches est écarté en raison d’une angine. Le gardien Chaouchi, souffrant de douleurs au dos, ne s’est pas entraîné depuis 4 jours. Il y a tout de même les bonnes nouvelles concernant Yahia et Meghni, prêts à relever le défi.


De fait Saadane  confirme le retour vers une formule de 4-4-2 ou 4-5-1 avec Yahia jouant comme latéral droit et Meghni retenu au milieu. Chaouchi est présent. Absence attendue et confirmée d’Eboué, expulsé face au Ghana, chez les ivoiriens ; qui vont partir sur « les chapeaux de roues » puisqu’ils marquent par Kalou dès la 4° minute. Confusion et coup de billard se sont mêlés pour permettre à l’attaquant de Chelsea de se retrouver seul à droite pour battre Chaouchi au premier poteau.


La Côte d’Ivoire va profiter de cet avantage et de quelques erreurs de la défense algérienne (Halliche à la 9° minute) pour maintenir une pression constante. Les Algériens usent de longues balles aveugles et perdues. Entretemps, les ivoiriens n’ont pas su profiter de cet avantage territorial et notamment  Drogba (15’), bien lancé qui est contré par Halliche,  à la limite de la régularité,  à l’intérieur de la surface. Deux minutes plus tard l’arrière latéral gauche Tiene  échappe à tous ses vis-à-vis, entre dans la surface mais tire dans le petit filet.


Il faudra 20 minutes aux algériens pour atteindre la surface de réparation adverse et bénéficier d’un corner. Deux minutes plus tard, tir lointain de Ziani. La machine se réveille avec deux belles combinaisons offensives (22’et 32’) qui s’achèvent par 2 bons centres de Belhadj à partir de la  gauche. Par deux fois le gardien ivoirien va se saisir du ballon. La sélection algérienne a repris le dessus, la maîtrise du ballon et du jeu. Les joueurs se permettent même un exercice de passe à 10. Bougherra n’hésite pas à monter en attaque.

                                                                     
A la 40° minute, à la sortie d’un corner en faveur des algériens,  Mansouri va, d’une longue balle aérienne,  solliciter Bougherra  placé dans les 20 mètres adverses. Ce dernier ne réussit pas son coup de tête, mais le ballon tombe dans les pieds de Matmour qui sait le dominer. Entre 2 défenseurs, sur la ligne des 16 mètres, sa décision est vite prise : il adresse un tir à mi-hauteur qui  heurte le montant droit de Barry  et finit dans les filets. C’est l’égalisation méritée réussie par quelqu’un qui a enfin pu occuper sa place de meilleur rendement, en soutien à l’attaquant de pointe Ghezzal et non à droite à l’aile ou encore moins  à l’arrière.


Les ivoiriens  obtiennent un corner puis Tiene  échappe à nouveau à Yahia et  Meghni. Il centre sur Drogba bien placé mais Chaouchi arrive à dégager du pied.  Belle offensive algérienne élégamment relayée par Meghni sur Ghezzal à droite. Son action n’est malheureusement ni un tir, ni une passe…le ballon tendu file devant les buts sans que personne ne puisse en profiter. Score toujours égal à la mi-temps (1-1).


Dès la reprise, Matmour, toujours opportunément bien placé, ne sait pas profiter d’une erreur de la défense.  Gervinho et Kalou répondent par une très rapide contre offensive qui se termine par deux corners consécutifs. Mal tirés par Kalou ils ne donnent rien.

Ensuite long centre de Meghni sur Matmour qui ne réussit pas sa volée. Bougherra écarte le danger créé par Gervinho. Mansouri tire de loin. Kalou mène une action personnelle pour arriver aux 16 mètres et tirer de peu à côté. Les algériens jouent beaucoup mieux et contrôlent le milieu de terrain, car Zokora est « absent » et Yaya Touré ne peut pas tout faire à lui seul. La meilleure occasion se situe à la 68° minute quand Matmour subtilise le ballon à Bamba et se retrouve seul. Entré dans la surface il échoue sur Barry, sorti à sa rencontre.

Matmour a manqué de lucidité, un petit lob  aurait été décisif…Les algériens multiplient les actions offensives et pendant plus de 7 à 8 minutes vont dominer les débats créant des situations dangereuses et obtenant corner sur corner.


A la sortie du dernier, les ivoiriens vont lancer une belle et rapide contre attaque qui élimine Mansouri seul à défendre, car les défenseurs n’étaient pas encore revenus à leur position respective. Gervinho hérite du ballon et se dirige seul vers les buts de Chaouchi, mais il tire largement au dessus. A  la 84° minute, la meilleure occasion ivoirienne venait de s’évaporer dans les airs.  

Les ivoiriens continuent d’attaquer sur le flanc droit par Kader Keita qui a pris la place de Kalou. Sur le renvoi de Bougherra, Keita s’empare du ballon et de plus de 25 mètres,  va envoyer, du pied gauche, un véritable missile qui heurte la lucarne droite et fait mouche.

Un but d’anthologie… On joue la 89° minute et chacun pense que les   « carottes sont cuites ». Mais il reste encore le temps additionnel au cours duquel Belhadj, insaisissable ce soir, va adresser un centre précis sur Bougherra monté aux 6 mètres adverses. D’une belle tête piquée vers le sol, ce dernier va battre Barry pour égaliser à (2-2).Il faudra donc jouer 30 minutes de plus.

Il est une règle non écrite qui veut que celui qui égalise est celui qui finit par l’emporter durant la prolongation. Bien entendu ce précepte ne s’est pas toujours  avéré exact.

Les Algériens vont toutefois vouloir le confirmer immédiatement. En effet deux minutes après le début de la prolongation ils mènent une attaque sur la droite où se trouve Bouazza qui vient d’entrer à la place  de Meghni. Gaucher impénitent comme nous l’avions signalé, il va être obligé de centrer du pied droit. Balle trop forte, trop puissante, inexploitable, qui dépasse les buts, pour se diriger vers la ligne de touche opposée et se transformer en balle perdue. Qu’à cela ne tienne, Ziani arrive à rattraper le ballon. Il le contrôle et lance aussitôt un centre aérien au second poteau où se trouve encore Bouazza aux 6 mètres. Imitant son compère Bougherra, il va lui aussi tenter et réussir une tête piquée pour marquer le troisième but algérien. Séquence étonnante où l’on a vu quatre joueurs algériens face à seulement deux défenseurs ivoiriens  isolés dans leur surface !!


La Côte d’Ivoire se reprend et Drogba envoie un coup franc dans les bras du gardien algérien. Trois minutes plus tard, ce dernier  annihile l’action la plus favorable qui s’offre à Drogba en détournant le tir de ce dernier. Il s’ensuit une percée de Keita stoppée par Chaouchi qui se blesse au dos. On craint pour lui et sa sortie. Il reviendra en jeu après une très longue interruption. Il a même bien repris ses esprits puisqu’il n’hésitera à se permettre de dégager par un surprenant « coup du foulard » qui atterrira, par bonheur, 40 mètres plus loin dans les pieds de Matmour.


Au début de la seconde période de la prolongation le jeu va être, pendant plus de 5 minutes, l’apanage des algériens qui multiplient les offensives,  gâchées malheureusement et maladroitement tour à tour par Ghezzal, Matmour et Abdoun qui a remplacé Ziani. Sur le corner Yebda rate une reprise facile de la tête en envoyant le ballon au dessus de la barre transversale. Yebda va se voir contré une nouvelle fois à l’entrée de la surface.


Il a fallu attendre la 10° minute pour que les ivoiriens obtiennent un coup franc. Tiré par Touré il va donner lieu à une véritable agression du coude de la part de Drogba sur la nuque du gardien Chaouchi qui a besoin de nouveaux soins. Drogba avait déjà utilisé son coude contre Yebda. Il  est énervé ou hors de forme. Son raté spectaculaire alors qu’il se trouve à 2 mètres des buts en est une preuve.  Les ivoiriens reviennent à la charge.  Ils vont même inscrire à la 121° minute un but valable  que l’arbitre refusera pour un hors jeu signalé par le juge assistant. La répétition des images à la télévision montre bien que le juge s’est trompé.


Le temps additionnel est long à s’écouler. Les algériens sûrs de leur fait s’amusent à la passe à 10 avant que l’arbitre ne siffle la fin de ce spectaculaire quart de finale. Où il y eut tous les ingrédients nécessaires et indispensables à un match de football réussi. Match très ouvert. Offensives constantes et renouvelées. Victoire (3-2), cinq buts, suspense, prolongation, retournements de situation sans omettre de signaler l’erreur arbitrale humaine, ni le bon état d’esprit qui a régné entre les acteurs….

                                                       
Selon la relation que la presse en a fait, il semble que Saadane avait dit à ses joueurs : " Faites-vous plaisir,faites-nous plaisir...c'est un match référence...montrez de quoi vous êtes capables." On peut dire que le message est bien passé. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu une équipe nationale aussi conquérante, aussi fringante, sans complexe aucun face à un adversaire huppé. Une équipe qui n’arrête pas d’attaquer. Un onze très solidaire qui sut combler les espaces. Des joueurs qui semblaient libérés. Les meilleurs exemples de ce point de vue étant à mon avis Mansouri et Belhadj. Le premier qui ne s’aventurait jamais au-delà de la ligne médiane s’est retrouvé maintes fois à ratisser de balles en position beaucoup plus haute, à se comporter tel un milieu offensif. Le second, contre attaquant par nature et tempérament, s’en est donné à cœur joie. A la 117° minute il caracolait encore et toujours le long de son flanc gauche pour tenter de servir des ballons aux attaquants Ghezzal et Matmour.


Ce match entièrement dominé par les algériens aurait pu se terminer par un score plus lourd  en faveur de notre sélection  sans que personne ne puisse crier au scandale. Après avoir assisté  à une telle prestation, il est légitime de se poser des questions. Invités à jouer sans calcul, nos sélectionnés ont montré leur savoir-faire. Faut-il donc penser que jusque là ils étaient bridés ? Faut-il croire qu’ils recevaient jusqu’alors des consignes de prudence ? Faut-il estimer qu’ils ne jouaient pas sur leur vraie valeur ?


La conclusion  pour moi est toute simple.  Mr Saadane, corrigez les erreurs et les insuffisances  que vous n’avez pas manqué de relever, mais de grâce ne leur donnez plus de consignes autres que celles du plaisir qu’ils  s‘offriront et nous offriront. Ils sont suffisamment bien formés et responsables pour savoir ce qu’ils doivent faire à l’avenir. Raho, Bouazza et Abdoun entrés en cours de jeu n’ont pas eu besoin de temps d’adaptation pour s’intégrer à l’ensemble et réussir leur match. L’atmosphère était propice. La fougue, la détermination,  choses naturelles et habituelles, chez ces joueurs, le courage pour être capables de revenir deux fois au score n’ont pas fait défaut au cours de cette rencontre, mais en plus il y eut le bon jeu pratiqué, un enthousiasme sans cesse  présent, la volonté d’aller toujours de l’avant, d’être les premiers sur le ballon, de ne pas laisser de répit à l’adversaire. 


Autant de vertus et qualités dont ils auront bien besoin lors d’une demi-finale plus qu’indécise face aux égyptiens, faciles vainqueurs du Cameroun (3-1). La dixième demi-finale,  si ma mémoire est bonne, pour l’Egypte. La sixième dans l’histoire de l’Algérie en phase finale de la CAN. La première en 1980, avait  vu la victoire aux tirs au but de l’Algérie face précisément à l’Egypte. Une seconde a été remportée en 1990 en même temps que la victoire finale. A trois reprises (1982, 1984 et 1988) la sélection algérienne battue n’avait pas pu atteindre la finale.
La seconde demi-finale réunira deux autres habitués de cet exercice : Ghana et Nigeria.


Que dire de cette demi-finale Egypte- Algérie qui promettait tant et qui a été largement gagnée (4-0) par l’Egypte ? Petit résumé  tout de même : Un but égyptien marqué sur pénalty à la 39° minute était accompagné de l’expulsion du défenseur central algérien Rafik Halliche. Le score ne bougera pas jusqu’à la 65° minute quand l’Egypte ajoute un second but par Zidan. Cinq minutes plus tard, expulsion du latéral gauche algérien Nadir Belhadj. Un quart d’heure encore et l’Egypte ajoute un  3° but face à une défense  désormais « sans défense ». Le gardien de but algérien Faouzi Chaouchi écope d’un second carton jaune  et est expulsé. Avant que le joueur-révélation égyptien Naguy Gedo ne vienne inscrire son 4° but dans la compétition pour corser l’addition salée subie par la sélection algérienne.


Différents qualificatifs et expressions ont été utilisés :Déculottée(quotidien Liberté /ALG) ; Calvaire (L’Equipe/ FRA) ;Etrillée (Le Monde /FRA) ; Le Complot (Soir d’Algérie) ; Correction (France 24.com) etc… Ceci pour les titres. Que dire du contenu et du déroulement des faits ? La chose m’a semblé tellement surréaliste que je préfère citer même amplement les commentaires qui en ont été faits, ici et là, avant de fournir mon point de vue.

La première phrase du commentaire de l’AFP, que l’on a pu lire sur le site de la FIFA résume assez bien le match : « L’Egypte a marqué 4 buts etl’Algérie a pris 3 cartons rouges. Les Pharaons ont survolé leur demi-finale…et se qualifient pour leur troisième finale consécutive. »  L’auteur de l’article se demande s’il y a eu confrontation ? « De style surtout » précise-t-il : « Un jeu clinique et appliqué en passes courtes du côté égyptien…et un jeu désordonné chez les Algériens qui n’arrivaient pas à poser leur jeu…A ce jeu-là, les Algériens laissaient leurs adversaires s’infiltrer entre les lignes et récupérer tous les « seconds ballons », comme s’ils avaient perdu tous leurs moyens... » Il ne faut pas oublier que s’agissant du site de la FIFA, il n’y a pas un mot sur l’arbitrage.
Les spécialistes du quotidien français l’Equipe quant à eux relatent ainsi les faits : « La revanche a tourné à l’humiliation…L’heure était à l’apaisement. Une décision arbitrale est venue annihiler tous les gestes de fair-play entrevus sur la pelouse… Le pénalty transformé par Hosny et le second avertissement brandi à Halliche, synonyme de retour prématuré aux vestiaires, ont été vécus comme une profonde injustice par les Algériens…Condamnés à l’exploit, les Fennecs (les Algériens) ont fait bonne figure tant qu’ils ont pu, passant même tout près de l’égalisation sur un coup franc tiré par Yebda(60°). Ils ont fini par craquer – dans tous les sens du terme – après le second but égyptien. »
Sous le  titre plus que révélateur : « L’Egypte n’avait pas besoin de ça » le site on-line de l’hebdomadaire France Football écrit pour sa part :… « La rencontre a été faussée par les maîtres du jeu dont la mauvaise appréciation a fait basculer les débats.En premier lieu, Mr Codjia qui a expulsé injustement le défenseur algérien pour 2 cartons jaunes. Le premier était extrêmement sévère, tandis que le second…consécutif à une faute dans la surface et donc à un pénalty, pouvait se comprendre… Dès cette 39° minute, la fête était gâchée. Les Algériens n’allaient plus s’en remettre…l’Egypte n’avait pas besoin ce ça pour rallier la finale…. »

Le seul quotidien algérien de langue française  ayant paru vendredi, le lendemain du match, a publié un éditorial intitulé : « Le pouvoir du sifflet », entièrement consacré à l’arbitrage honteux du béninois Coffi Codjia. Il y eut aussi un second article qui, bien entendu, n’exonére nullement Codjia, mais est plus circonstancié. Son auteur, Samir Lamari, s’interroge et pose quelques questions pertinentes. Il écrit… « mais la déculottée d’hier n’est elle pas un signe qui ne trompe pas quant à la fragilité de cette équipe en pleine construction, capable du meilleur et surtout du pire ? Incapables d’enchaîner les performances…c’est là une faille majeure chez les Algériens ». Parlant des joueurs il ajoute : « ils ont facilité la tâche aux Pharaons en se diminuant sur le plan de l’effectif, surtout avec cette autre expulsion aussi stupide de Belhadj. L’Egypte n’avait plus qu’à faire circuler le ballon et exploiter les brèches inévitables… »


Notre sélection c’est vraiment Dr Jekyll & Mr Hyde ! Deux visages. On ne sait jamais lequel va apparaître devant nous. Celui du Malawi ou celui de la Côte d’Ivoire ? On peut dire qu’avant l’intrusion de l’arbitre dans les débats, les nôtres étaient plutôt conservateurs et prudents. Les sinistres ballons aériens envoyés directement de la défense vers un Ghezzal  esseulé, étaient revenus. La plupart d’entre eux le surprenaient en position de hors jeu, allaient finir tranquillement dans les bras du gardien adverse ou bien en sortie de but. Une manie, vraiment  qui doit être corrigée et dont ils  doivent à tout prix se  défaire. Les contradicteurs pourront dire que les 4 buts inscrits par notre sélection lors de cette CAN, ont été le résultat de centres aériens (1 face au Mali et 3 face à la Côte d’Ivoire).Ce qui est faux : il ne s’agissait nullement de ballons venus de la défense, mais d’un coup franc, puis de centres partis du milieu du terrain adverse.


Pendant ce temps, les égyptiens pratiquaient un jeu très posé par petites passes. Un exercice souvent dirigé sur le côté gauche de la défense algérienne où Belhadj, laissé seul sans assistance de ses partenaires, a été le plus souvent à son désavantage et dominé par l’arrière Mohammedi bien aidé par Hosny et Ahmed Hassan. Autre chose. Ayant tiré la leçon des matches du Caire et d’Oumdurman, et de la supériorité de la défense algérienne en la matière, les égyptiens n’ont pas utilisé un seul centre aérien vers Meteeb ou Zidan. Le ballon était remonté par les défenseurs, vers le milieu et ensuite vers les 2 attaquants, capables de conserver la balle de revenir en arrière et de recommencer un nouveau mouvement offensif. Cela dénote une très grande préparation, une maîtrise technique individuelle au dessus de la moyenne et une  très grande discipline tactique. Autant de qualités réellement absentes chez les nôtres qui, je l’ai dit, abusent des longues balles. Et Dieu sait pourtant que nous avons tant entendu – et depuis si longtemps - glorifier le jeu en passes courtes et redoublées  « typiquement algérien » ! Nous l’avons abandonné. D’autres le pratiquent.


Après 2 minutes de jeu Meghni, des 25 mètres, exécute un beau coup franc qui frôle la lucarne gauche du gardien égyptien. A la 25° minute une attaque égyptienne rondement menée, permet à Meteeb de se retrouver seul face à Chaouchi qui réussit heureusement à détourner le violent tir. Ce n’était pas la première fois que Zidan et Meteeb arrivaient à se défaire du marquage de nos défenseurs centraux.


A la 28° minute Halliche reçoit un carton jaune pour un contact plus qu’ordinaire et bénin avec El Hadary. Un carton injuste et injustifié.  Il en résultera une certaine nervosité de la part de Halliche dont les conséquences vont apparaître au grand jour quelques 10 minutes plus tard. En effet, sur un ballon très facile et très anodin Halliche dévisse et rate la balle qui lui file sous les pieds. Maladresse de débutant ou inexpérience ? Toujours est-il que le ballon parvient à Meteeb échappé à 3 mètres de là et qui se dirige seul vers le but de Chaouchi. Halliche s’élance, le rattrape  et en plein milieu de la surface tente de le tacler. Il le fait maladroitement, du pied d’appui. Sa tentative échoue car il rate le ballon. Meteeb tombe à terre sans avoir été touché...
Tacle loupé, adversaire  qui tombe dans la surface, 9 arbitres sur 10 auraient pu siffler pénalty sur une telle phase de jeu. La fébrilité de Halliche  causée par le gros ratage qu’il venait de commettre, un instant avant, l’a poussé à mieux faire  à essayer de s’amender. En fait, arrivé au corps à corps à hauteur  de son adversaire, Halliche aurait dû se contenter de peser de son épaule et de sa cuisse et surtout ne pas essayer de tacler avec le  pied d’appui, le droit, qui devait rester au contact de l’adversaire… Meteeb, quelque peu décalé vers la droite, était vraiment en bout de course et nullement en position idéale ni pour tirer, encore moins pour marquer puisque l’impact eut lieu à 6 mètres de Chaouchi. Dans de telles circonstances le défenseur préfère attendre que l’adversaire éventuellement arme son tir pour le contrer. Dans 90% des cas cela réussit et peut neutraliser l’action.


L’arbitre siffle pénalty, mais il met plus d’une minute avant de montrer à Halliche un carton jaune ( le second ).Et ce fut le capitaine égyptien, Ahmed Hassan qui le lui rappela ! Le carton aurait  d’ailleurs pu être rouge, car sur son intervention, Halliche était en position de dernier défenseur. Ange, face au Mali, grâce à son but qui qualifia l’Algérie pour les ¼ de finale, voilà que le jeune défenseur quittait ses camarades dans le rôle de démon.
L’exécution de la sentence est faite par Hosny qui stoppe sa course avant de marquer du plat du pied à gauche de Chaouchi, pris à contrepied et qui, furieux et menaçant, se dirige vers l’arbitre, manquant de peu de lui asséner le coup de tête qu’il lui destinait. Un comportement inadmissible. Un vrai arbitre aurait immédiatement expulsé le gardien algérien. Ce Codjia qui était vraiment et simplement nul n’a pas osé…Il s’est contenté d’exhiber un carton jaune à la face de Chaouchi. La sélection algérienne avait frôlé la réelle catastrophe, soit 2 expulsions en l’espace de 3 minutes. Mais moralement elle était sérieusement atteinte.

Un mot ici pour noter qu’il est, chez beaucoup de gens, une fausse croyance. Celle qui, assez répandue, veut faire croire que le joueur, qui exécute un pénalty, n’a pas le droit de freiner ou d’arrêter sa course. Cette fable, une invention française, vulgarisée par  l’arbitre Michel Vautrot, popularisée par les médias français, a pu trouver des adeptes chez nous en Algérie. Il s’agit d’une idée fausse.  En effet, pour le pénalty, les lois du jeu sont claires : il  s’agit d’un coup franc direct qui se produit dans la surface et qui est sanctionné par un coup de pied de réparation ( un pénalty ou tir au but ).La loi 14 est claire. Elle énumère 4 obligations dont la  seconde et  la  principale est : « le tireur du coup de pied de réparation doit botter le ballon en direction du but. »Un point c’est tout. Il n’existe, dans la loi 14, aucune mention concernant la course d’élan du tireur. En revanche il faut savoir que dans les annexes intitulées : « Interprétations des lois du jeu et Directives aux arbitres » il est précisé ceci , je cite : « Faire semblant de tirer un coup de pied de réparation pour tromper l’adversaire est permis, cela fait partie du jeu. Toutefois le joueur doit être averti si l’arbitre estime que la feinte constitue un acte anti sportif. » Ah ! Si Chaouchi avait connu le règlement… Ou si on le lui avait appris…

NB : Cette règle sera modifiée par l’IFAB en Mai 2010. Le joueur peut arrêter sa course d’élan. Mais il lui est interdit de marquer une pause lorsqu’il est sur le point de tirer. Cette dernière feinte est désormais considérée comme antisportive. Il en résulte que s’il est marqué, le pénalty doit être reéxécuté et le joueur reçoit un carton jaune. Si le tir a été raté, un coup franc indirect est accordé à la défense.


Au retour des vestiaires, Saadane continue de jouer avec un défenseur en moins. Les égyptiens paraissent satisfaits de ce résultat favorable  de 1-0. Ils ne s’engagent pas tellement. Les nôtres tentent de réagir, avec beaucoup de courage et de détermination, mais toujours de manière désordonnée. A la 56° minute, Saadane remplace Meghni par le défenseur Laïfaoui. Meghni peu convaincant, car ayant jusque là joué très loin de son attaque. Ce qui l’obligeait à de longues courses pour remonter ballon au pied et tenu d’éliminer au passage des adversaires, pas toujours avec succès.
Une phrase célèbre de Tim, l’ancien entraîneur du Pérou me revenait à l’esprit : Le football c’est comme une couverture trop courte ; si tu te caches la tête tu découvres tes pieds… »Elle pouvait s’appliquer en la circonstance à Meghni. Soucieux de couvrir ses arrières, il ne peut remplir convenablement son rôle de liaison à l’égard des attaquants. A l’isolement de Ghezzal, est venue s’ajouter la  « discrétion » de Matmour. L’attaque algérienne avait de ce fait perdu toute efficacité offensive. Surtout si l’on note que Ziani a beaucoup couru avec le ballon sans grande utilité pour ses camarades.

Trois minutes plus tard, nous sommes nombreux à découvrir que Yebda est capable de bien tirer les coups francs à mi distance, puisque c’est difficilement qu’El Hadary sauve ce ballon qui se dirigeait vers la lucarne droite de son but. C’est aussi à ce moment-là que Shehata fait entrer Naguy Gedo, son arme favorite, son remplaçant de luxe, à la place du défenseur Fathallah. Le résultat ne se fait point attendre, l’attaque égyptienne devient plus incisive et au bout de 5 minutes Zidan auteur d’un exploit personnel, se retourne, se débarrasse facilement de Belhadj  et marque du gauche dans la lucarne de Chaouchi.

Pour Belhadj, cet épisode venait après, je l’ai déjà signalé, la mauvaise « passe » subie face à l’adversaire dès le début de la partie. Ce fut la goutte d’eau….En effet à la première occasion il va se lancer les deux pieds au dessus du sol vers les chevilles de Mohammedi. Un tacle heureusement raté d’ailleurs, car il aurait pu causer beaucoup de dégâts sur les jambes de son adversaire. Dans ce cas il s’agit « d’excès d’engagement » ou de « faute grossière ».La sanction logique est apparue, immédiatement et sans discussion, sous la forme d’un carton rouge direct. Il n’y avait plus de match.
Le combat était devenu très inégal. Abdoun prend la place de Matmour et du côté égyptien Moawed est remplacé par un autre défenseur, Abdeshafi. Deux minutes plus tard, celui-ci va se trouver complètement seul sur la gauche et il bat aisément  Chaouchi sorti  à sa rencontre.

Le calvaire de nos joueurs se matérialisera  encore davantage. A la 88° minute Chaouchi allait de nouveau apporter son « grain de gros sel » en voulant donner à  Naguy Gedo, un coup de pied volontaire inutile, déplacé. Le second carton jaune  était synonyme de troisième expulsion pour notre sélection. Au cours du temps additionnel l’inévitable Gedo va aggraver le score par un 4° but marqué au jeune gardien Zemmamouche qui a remplacé Chaouchi.
Résultat quasi scandaleux, exagéré en tout cas, si l’on considère que si l’Egypte et l’Algérie sont de valeur assez égale, la différence a été faite par un arbitrage approximatif  qui a fait perdre aux nôtres leur sang froid, leur moral, leur discipline et leur football. Un mois plus tard, Coffi Codjia sera suspendu et disparaîtra de la liste des cadres de la CAF.

Malheureusement les nombreux défauts de notre manque d’animation, de fond de jeu, sont également apparus  de manière criante. En particulier, cette flagrante absence de liaison entre les lignes, seule à même de garantir une vraie animation offensive et qui rend impossible toute forme de percussion dans la surface de vérité. Des choses qui ne pardonnent pas au plus haut niveau.
 Peut-être aussi que nos joueurs n’étaient pas prêts mentalement pour ce match, en tout cas pas autant que leurs adversaires  du jour. Sans doute quelque part, dans la tête de chacun d’entre eux, persistait un  sentiment de supériorité, consécutif à l’élimination de l’Egypte de la Coupe du Monde. En atteignant le stade des demi- finales, ils estimaient avoir fait l’essentiel après avoir dominé la Côte d’Ivoire…Etaient-ils trop sûrs d’eux, l’Egypte ayant toujours perdu face à l’Algérie en terrain neutre et en phase finale de la CAN ?

De telles interrogations auront leur réponse lorsque notre sélection aura revu et corrigé sa façon de jouer et  d’aborder tous les matches de la même manière, à savoir, faire preuve de régularité dans ses prestations et non pas d’avancer en dents de scie.
L’Algérie devait donc se contenter de la petite finale face à un Nigeria, éliminé par le Ghana et qui a tout de suite semblé plus déterminé que les nôtres. Nous jouerons finalement un autre petit match, l’équipe alignée était pourtant assez représentative. Mais les Nigérians en voulaient un peu plus. Ils ont  dominé de façon claire et ont inscrit le but de la victoire sur un exploit personnel d’Obinna Nsofor. Notre sélection se consolait donc avec une 4° place.

En finale, la jeune équipe du Ghana sut bien résister à une Egypte moins tranchante, mais qui fera la différence, une fois de plus grâce au remplaçant Naguy Gedo qui marquera le but de la délivrance à la 85° minute après un splendide une-deux avec Zidan. Ils établissaient ainsi 2 nouveaux records : 7 victoires finales dans la CAN et les trois dernières consécutives.

A  Alger, notre sélection va être accueillie par le Premier Ministre accompagné de plusieurs membres du gouvernement. Beaucoup de supporteurs étaient aussi présents à l’aéroport. Beaucoup moins qu’au mois de Novembre dernier. Tous venaient témoigner leur reconnaissance. Dans une déclaration à la presse, Rabah Saadane  a estimé que la participation algérienne avait été positive. Il a ensuite concentré son commentaire sur le match de la demi-finale face à l’Egypte : « Coffi Codjiia nous a ruinés…Les Egyptiens nous craignaient, ils se contentaient de nous contrer…L’expulsion et le pénalty les ont libérés…Même à dix , ils n’ont pas réussi à nous dominer. L’expulsion de Belhadj  a achevé le match. »Il a tout de même reconnu : «  Sur le plan physique, nous n’étions pas au top…on n’a pas récupéré des 120 minutezs contre la Côte d’Ivoire. Il nous a été impossible  de montrer notre vrai visage...Regrettant l’énervement inexplicable dont a fait preuve Belhadj, il a estimé : «  nous n’avons pas su gérer le match comme contre le Rwanda… » [quand l’arbitre guinéen, on s’en souvient,  avait été particulièrement mauvais, mais nos joueurs avaient fait preuve de beaucoup de sang  froid ].

Il est évident que Saadane est parfaitement conscient des insuffisances de ses poulains. Il en sait d’ailleurs beaucoup plus. Mais il ne peut tout dire en public. A-t-il les moyens d’y remédier ? La CAN devait constituer un banc idéal de préparation. Or malgré les 6 matches compétitifs,  les erreurs ont persisté. En plus l’on a vu la défense ( le joyau de la couronne ) s’effriter et encaisser 10 buts, alors que durant toute l’année 2009, elle n’en avait concédé que 5 en 9 matches. Beaucoup de travail en perspective avant le rendez-vous mondial de Juin 2010 : « Le test grandeur nature et grandeur réelle » qu’il faudra aborder de façon déterminée, responsable, conquérante et où nous devrons apparaître la tête haute. Et surtout se préparer à l’avance, ne pas attendre la veille pour découvrir que le match face à la Slovénie est fixé à 13h30 locales…

Fin Février, la CAF procède au Caire au tirage au sort des groupes qualificatifs pour la phase finale de la CAN 2012 devant se dérouler conjointement au Gabon et en Guinée Equatoriale. Notre sélection est placée dans le groupe  D  en compagnie du Maroc, de la Tanzanie et de la République Centrafricaine. Les matches commenceront début septembre quand l’Algérie recevra la Tanzanie, avant de se rendre en Centre Afrique puis de recevoir le Maroc. Les vainqueurs  de chacun des 11 groupes  seront qualifiés, accompagnés des 3 meilleurs   classés  seconds.

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Retour Suivant
 

 

 
Copyright © 2012 carfootal.dz! Tous droits réservés.